Fake news: Non, un musulman n’a pas été agressé pour avoir fêté Noël

Une fois de plus de nombreuses rédactions ont volontairement ou non véhiculé une nouvelle fake news liée à l’islam et les musulmans sans même vérifier l’exactitude de l’information.
Accusés d’avoir agressé un fils de policiers le soir de Noël, trois suspects se sont présentés d’eux-mêmes vendredi et samedi au commissariat et ont parlé de violences réciproques et de provocation de la part de celui qui se dit victime. Une information judiciaire a été ouverte selon le procureur de la République de Belfort.
Deux de ces personnes étaient toujours dimanche soir en garde à vue tandis qu’une troisième personne s’était présenté de lui-même dès vendredi soir au commissariat de Belfort, a été remis en liberté.
Une information judiciaire a par ailleurs été ouverte visant à « confirmer les circonstances de déclenchement de la rixe » impliquant un fils de policier le jour de Noël à Belfort, en déplorant la circulation d’« information inexactes » (Fake news) , a annoncé ce lundi le procureur de la République de Belfort.
Le jeune homme, fils de policiers, a expliqué aux enquêteurs avoir voulu aller voir l’auteur d’un message injurieux avec deux de ses camarades.
Trois suspects se sont présentés d’eux-mêmes vendredi et samedi au commissariat de Belfort ont maintenu une autre version. Ils ont parlé de violences réciproques et de provocation de la part de celui qui se dit victime.
Pas un « guet-apens », selon le procureur
Il n’est « nullement établi qu’aurait été expressément reproché à une personne de confession musulmane de célébrer la fête chrétienne de Noël », a spécifié le procureur.
« Le déchaînement verbal puis le rendez-vous fixé semblent davantage relever d’une question d’ego, le plaignant estimant que son contact, moins âgé que lui, lui avait manqué de respect, et non pas d’une volonté d’imposer à autrui des convictions religieuses », a encore souligné le magistrat.
« Il ne peut être affirmé que la qualité de fils de policier serait à l’origine des violences ou en aurait été un élément déterminant », a-t-il précisé. « Il est en outre acquis que le plaignant s’est délibérément présenté au rendez-vous pour régler ses problèmes comme un homme. Il n’est donc pas permis d’affirmer qu’il serait tombé dans un guet-apens », a-t-il souligné.
Dimanche, à l’image du président des Hauts de France Xavier Bertrand, plusieurs élus sont tombé de nouveau volontairement ou non sur ce qui semble être une fake news.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a lui aussi saisi l’occasion d’une nouvelle fake news sur l’islam et les musulmans pour réagir dès samedi soir : « Un jeune homme agressé parce qu’il aurait fêté Noël et ne serait pas un bon arabe. Circonstance aggravante : être fils de policiers. Pas de place pour le séparatisme dans notre pays, pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne », avait-il écrit sur Twitter.