Belattar: “M. le Président, il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant la marijuana”

Selon Libération l’humoriste annonce, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, sa démission du Conseil présidentiel des villes après l’agression islamophobe d’un élu RN sur une jeune mère de famille voilée à Dijon.
C’est un cri d’alerte de Yassine Belattar. L’humoriste s’adresse à Emmanuel Macron, dans une lettre publiée par Libération ce jeudi, après le retour de la polémique sur le port du voile lors des sorties scolaires. Dès les premières lignes, il annonce sa démission du Conseil présidentiel des villes où il avait une mission “non partisane” pour faire changer les “quartiers dits populaires” et montrer que “les habitants de ces quartiers font partie de l’équation et non du problème de ce pays”.
L’humoriste engagé explique qu’il ne peut “siéger dans une institution qui voit les humiliations que subissent les habitants des quartiers non pas pour l’endroit d’où ils viennent, mais bien pour ce qu’ils sont tout simplement.”
🗣️”Cette femme était du bon côté de la loi, elle est mère, elle est libre, le reste n’est qu’agression et jugement moral dont on se passerait bien”, poursuit-il à propos de la maman qui accompagnait une classe d’élèves au conseil municipal de Franche-Comté vendredi dernier et qui a été violemment agressée par un élu RN parce qu’elle porte le voile.
“Il est difficile d’accepter pourquoi nous sommes tant haïs…”
Sans pointer Emmanuel Macron du doigt, Yassine Belattar évoque en revanche “certains ministres” qui “ne supportent même pas l’idée de voir une femme voilée sur le territoire”, faisant allusion à la déclaration de Jean-Michel Blanquer, qui estime que “le voile n’est pas souhaitable dans nos sociétés”.
“Je suis français, je suis musulman, je suis africain, je suis afroeuropéen, je suis de banlieue. Je ne suis pas binaire, je suis français donc pluriel”, ajoute encore l’humoriste, qui rappelle son statut d’artiste et balaye l’idée de vouloir faire de la politique. “Nous sommes Français et nous aimons notre pays, vous pouvez comprendre comme il est difficile d’accepter pourquoi nous sommes tant haïs…”
Et de conclure : “Je connais votre talent et votre envie de changement liée à notre génération mais sachez, M. le Président, qu’il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant de légaliser la marijuana.”